Risques matériels et opportunités liés aux interactions entre le climat et la nature

27 mai 2021

UN NOUVEAU RAPPORT INVITE LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES À PRENDRE EN COMPTE LES RISQUES ET LES OPPORTUNITÉS LIÉS AU LIEN ENTRE LE CLIMAT ET LA NATURE.

  • Le secteur financier a commencé à agir sur le climat, mais un nouveau rapport exhorte les institutions financières à adapter leurs approches climatiques afin de tenir compte à la fois des risques et des opportunités liés à la nature.
  • Il est urgent de réparer les catégories de risques traditionnelles utilisées par les institutions financières, faute de quoi les dirigeants ne pourront pas s'attaquer systématiquement à des menaces telles que les crises du climat ou de la biodiversité.
  • La publication du rapport précède le lancement, prévu début juin, du groupe de travail sur les informations financières relatives à la nature (Taskforce for Nature-related Financial Disclosures - TNFD), un nouveau cadre mondial permettant aux entreprises et aux investisseurs de rendre compte des risques liés à la nature et de prendre des mesures à cet égard.

LONDRES, jeudi 27 mai 2021 - Un nouveau rapport de NatureFinance (anciennement connu sous le nom de Finance for Biodiversity (F4B)) explique pourquoi et comment les impacts du climat et de la nature doivent être pris en compte ensemble, et non de manière isolée. Les conclusions du rapport, intitulé The Climate-Nature Nexus : Implications pour le secteur financier, affirment qu'un avenir qui tient compte à la fois des crises de la nature et de la biodiversité sera très différent d'un avenir où l'on ne s'occupe que du climat. Les risques, les solutions et les opportunités pour le secteur financier changent tous. Mais la majorité du secteur financier a déjà commencé à agir sur le climat et peut en tirer parti pour réaliser des progrès rapides dans le domaine de la nature.

Le rapport publié aujourd'hui rappelle qu'il est important que les institutions financières prennent en compte les risques climatiques et naturels matériels en parallèle, en particulier dans des secteurs tels que l'agriculture, la pêche et la sylviculture. Si l'on ne tient compte que du climat, la valeur marchande des bioénergies, des grands projets d'infrastructure et des matériaux à faible teneur en carbone en 2050 risque d'être surestimée, car elle ne tient pas compte des dommages qu'ils causent à la nature. La croissance du produit intérieur brut (PIB) dans le seul secteur agricole est gonflée d'environ 1 900 milliards de dollars, et les attentes actuelles du marché pour de nouveaux secteurs tels que la bioénergie pourraient être surestimées d'un facteur 30.

S'appuyant sur les travaux de plus en plus nombreux sur la nature et ses interactions avec le climat, le rapport présente quatre recommandations clés pour guider la finance mondiale dans l'exploitation du climat pour une meilleure gestion de la nature. Ces recommandations sont les suivantes

  • Abaisser le seuil des mesures d'atténuation dans les secteurs exposés à des risques climatiques et naturels extrêmes ;
  • Inciter les entreprises qui investissent à prendre en compte les risques liés à la nature dans les projections de trésorerie ;
  • Intégrer les mesures d'impact sur la nature disponibles dans les procédures d'investissement ; et
  • Une impulsion mondiale majeure pour filtrer les portefeuilles axés sur le climat afin d'éviter les risques élevés et les conséquences négatives pour la nature.

Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, a déclaré : "Chez Mirova, nous considérons les risques et les opportunités liés au climat et à la nature comme le cœur de l'économie mondiale de demain - c'est l'un des fondements de notre paysage d'investissement. Nous saluons donc le rapport de Finance for Biodiversity qui attire l'attention de l'ensemble de la communauté des investisseurs sur ce lien entre le climat et la nature, et qui encourage également les décideurs politiques et les régulateurs à agir pour façonner ce paysage et le rendre plus attrayant pour nous tous".

Deborah Lehr, vice-présidente et directrice exécutive de l'Institut Paulson, a ajouté : "Dans le prolongement des travaux de l'Institut Paulson sur le climat et la finance verte, nous sommes fermement résolus à faire progresser les approches pratiques permettant au marché de faire face aux risques et aux opportunités liés à la nature. Ce rapport nous permet de clarifier et de quantifier l'espace dans lequel nous devons tous investir plus de temps, d'énergie et, bien sûr, de moyens financiers."

Le deuxième événement conjoint Paulson Institute/F4B "Finance for Nature" aura lieu le jeudi 24 juin et se concentrera sur les conclusions de l'article d'aujourd'hui.

Carlos Manuel Rodríguez, directeur général et président du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), a déclaré : "Les consommateurs, les parties prenantes et les gouvernements attendent des institutions financières et des PDG qu'ils prennent des mesures pour enrayer la perte de la nature. La réorientation des flux de capitaux d'une nature négative vers une nature positive est un élément nécessaire pour faire évoluer les systèmes mondiaux vers la protection et l'entretien de la nature. L'utilisation du climat comme point d'entrée est un moyen puissant et nécessaire pour catalyser cette évolution. Investir dans la nature est rentable et les résultats seront durables.

Bruno Oberle, directeur général de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a déclaré : "La nature et le climat sont les deux faces d'une même médaille : "La nature et le climat sont les deux faces d'une même médaille. C'est une chose que l'UICN sait depuis longtemps et que la science démontre clairement. Cependant, il n'y a toujours pas d'action globale qui traite de manière adéquate les crises de la biodiversité et du climat. Nous devons sensibiliser les investisseurs à ces dynamiques dans leurs décisions de financement, et le rapport de Finance for Biodiversity y contribue grandement."

Simon Zadek, président de F4B, a conclu : "La Finance pour la Biodiversité s'est engagée à faire en sorte que les risques et les opportunités liés à la nature soient pris en compte dans les décisions de financement privées et publiques. Construire des ponts entre la gestion efficace du climat et de la nature aidera ceux qui travaillent déjà sur le climat dans leurs décisions de financement à mettre l'accent sur la nature, et vice versa, tout en indiquant où les décideurs politiques, les régulateurs et les organismes de normalisation peuvent utilement joindre les points."

S'inscrire à la lettre d'information de Nature Finance

Newsletter - Popup