Gouverner la finance pour une prospérité durable et la biodiversité

8 avril 2021

Hier, le Conseil des politiques économiques a publié un rapport sur le rôle des banques centrales et des superviseurs financiers pour une prospérité durable, co-écrit par Simon Zadek de NatureFinance (anciennement connu sous le nom de Finance for Biodiversity (F4B)) et Alexander Barkawi, directeur du CEP. Simon Zadek, de NatureFinance (anciennement connu sous le nom de Finance for Biodiversity (F4B)), et Alexander Barkawi, directeur de la CEP. Dans "Governing Finance for Sustainable Prosperity", ils soutiennent que les banques centrales ont un objectif plus large que celui de la stabilité des prix, et qu'elles doivent en conséquence aligner leur impact sur les objectifs politiques à long terme. Ils notent que plusieurs banques centrales ont déjà commencé à prendre en compte les critères de durabilité, en particulier le risque climatique, dans leurs pratiques.

La Riksbank suédoise a annoncé en 2019 qu'elle avait vendu ses avoirs en obligations de la province canadienne de l'Alberta ainsi que des États australiens du Queensland et de l'Australie occidentale en raison de l'empreinte climatique élevée de ces émetteurs. Un an plus tard, dans le cadre de sa décision de commencer à acheter des obligations d'entreprises, la Riksbank a déclaré que ces achats ne porteraient que sur des obligations d'entreprises "jugées conformes aux normes et standards internationaux en matière de durabilité".

En mars 2021, la Banque d'Angleterre a annoncé qu'elle tiendrait compte de l'impact sur le climat des émetteurs d'obligations d'entreprises qu'elle détient, et qu'elle mettrait à jour son approche en conséquence d'ici la fin de l'année.

Les autorités financières ont également commencé à prendre en compte les considérations sociales et environnementales dans la supervision microprudentielle et la politique macroprudentielle. Parmi les exemples, on peut citer le test de résistance à la transition énergétique réalisé par la banque centrale néerlandaise en 2018, et le test de résistance au changement climatique réalisé par la Banque d'Angleterre. La coordination monétaire et budgétaire en réponse aux retombées économiques du COVID-19 délimite d'autres possibilités d'alignement des politiques.

Le rapport rejette une perspective binaire sur la question de l'indépendance des banques centrales et plaide au contraire pour une approche plus nuancée de l'alignement des politiques dans la gouvernance financière. Il demande que le rôle des banques centrales et des autorités de surveillance financière dans la promotion d'une prospérité durable soit rendu explicite et que les politiques et les règles fassent évoluer les marchés vers la durabilité. Il appelle également à l'accélération des réformes pour renforcer la capacité institutionnelle et la responsabilité des banques centrales et des régulateurs financiers dans la poursuite d'un agenda plus large.

La biodiversité à l'ordre du jour des banques centrales et des autorités de surveillance financière

Hier également, le Réseau des banques centrales et des autorités de surveillance financière pour l'écologisation du système financier (NGFS) et le Réseau international pour la recherche et l'échange en matière de politique financière durable (INSPIRE) ont annoncé la création d'un groupe d'étude conjoint sur la biodiversité et la stabilité financière.

Un nombre croissant de banques centrales et d'autorités de surveillance ont reconnu la nécessité d'élargir leur champ d'action du changement climatique aux défis liés aux implications des risques plus larges liés à la nature et à la conservation de la nature et de la biodiversité. Pour ce faire, il faudra comprendre l'impact de la finance sur la fourniture de services écosystémiques clés ainsi que les conséquences de la perte de biodiversité sur la stabilité financière.

L'objectif de cette initiative de recherche est d'établir une approche factuelle de la manière dont les banques centrales et les autorités de surveillance pourraient remplir leurs mandats dans le contexte de la perte de biodiversité, en mettant l'accent sur l'utilisation des terres et la déforestation.

Lire un article de blog de la CEP par Simon Zadek et Alex Barkawi

Télécharger le 'Gouverner la finance pour une prospérité durable' rapport

En savoir plus sur le Groupe d'étude NGFS/Inspire

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