CINQ POINTS ESSENTIELS À RETENIR
La 16e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 16) a été suspendue après douze jours de négociations, mais pas avant que les pays ne se soient mis d'accord sur un rôle accru des peuples autochtones et des communautés locales dans la sauvegarde de la biodiversité, et sur un accord novateur concernant un nouveau mécanisme mondial de partage des avantages découlant des informations génétiques numériques.
1.Lancement du "Fonds Cali" : Partager les bénéfices de l'information génétique numérique
Après avoir convenu, lors de la CdP 15, d'établir un mécanisme multilatéral, y compris un fonds mondial, pour partager de manière plus juste et équitable les avantages découlant de l'utilisation des informations sur les séquences numériques des ressources génétiques (DSI), les délégués de la CdP 16 ont avancé dans la mise en œuvre de ce mécanisme. Il s'agit de déterminer comment les industries pharmaceutiques, biotechnologiques, de sélection animale et végétale et les autres industries bénéficiant des DSI doivent partager ces bénéfices avec les pays en développement, les peuples autochtones et les communautés locales. Selon les lignes directrices convenues, les grandes entreprises et autres entités majeures bénéficiant commercialement des DSI doivent contribuer au "Fonds de Cali", sur la base d'un pourcentage de leurs bénéfices ou de leurs revenus. Les établissements universitaires, les instituts de recherche publics et les autres entités qui utilisent les DSI mais n'en tirent pas directement profit sont exemptés de cette obligation. Cet accord constitue un précédent en matière de partage des bénéfices dans le domaine de la conservation de la biodiversité, avec un fonds conçu pour reverser une partie des recettes provenant de l'utilisation de la biodiversité afin de protéger et de restaurer la nature là où l'aide est la plus nécessaire.
2. Renforcer le rôle des populations autochtones et des communautés locales dans les efforts en faveur de la biodiversité
Les parties ont adopté un nouveau programme de travail définissant des tâches spécifiques pour garantir la contribution significative des peuples autochtones et des communautés locales aux trois objectifs de la convention (a) la conservation de la diversité biologique, b) l'utilisation durable de la diversité biologique, et c) le partage juste et équitable des avantages), ainsi qu'à la mise en œuvre du cadre. Grâce à ce programme, les droits, les contributions et les connaissances traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales sont davantage intégrés dans l'agenda mondial.
3. Financement de la biodiversité : Une stratégie de mobilisation des ressources
Les parties à la CdP 16 reprendront les discussions pour approuver une nouvelle "stratégie de mobilisation des ressources" afin d'obtenir 200 milliards de dollars par an d'ici à 2030, toutes sources confondues, pour soutenir les initiatives en faveur de la biodiversité dans le monde entier. Un autre objectif est la réorientation, d'ici à 2030, de 500 milliards de dollars par an de subventions qui nuisent à la biodiversité. Les parties examineront également la possibilité de créer un nouvel instrument de financement mondial dédié à la biodiversité pour recevoir, débourser, mobiliser et articuler les besoins de financement. En dehors des négociations, les éléments d'un système opérationnel de financement de la nature sont visibles et à divers stades de développement, comme en témoigne le lancement du mécanisme public de données sur la nature de TNFD. En outre, divers acteurs de la société civile se sont réunis pour élaborer des normes de pratique pour la conversion de la dette souveraine en faveur de la nature et du climat.
4. L'émergence des marchés de crédits de biodiversité marquée par le lancement du cadre par le groupe consultatif international sur les crédits de biodiversité
Le groupe consultatif international sur les biocrédits (IAPB) a publié son cadre très attendu pour faire progresser les marchés de crédit sur la biodiversité fondés sur des principes, d'une grande intégrité et ayant un impact. Ce cadre couvre des questions essentielles telles que la nécessité de se concentrer sur la conformité locale à locale et publique, ainsi que l'importance et les moyens de garantir que ces marchés soutiennent les droits des peuples indigènes, une rémunération juste et un accès équitable. À l'avenir, les gouvernements ont un rôle clé à jouer dans l'établissement et l'application d'une base solide pour que ces marchés soutiennent des résultats positifs pour la nature, les personnes et le climat. NatureFinance a publié son rapport sur le paysage africain en matière de biocrédits.
5. L'émergence de la bioéconomie en tant que "monnaie de choix" pour encadrer la dynamique de l'économie réelle
La bioéconomie est une stratégie puissante pour intégrer les agendas en combinant des solutions basées sur la nature avec l'innovation, les chaînes de valeur des bioproduits et les connexions avec le marché, conduisant ainsi à la transformation économique nécessaire. Les discussions ont porté sur la traduction des principes de haut niveau du G20 en matière de bioéconomie - durabilité, circularité et innovation - en cadres pratiques qui concilient la protection de la biodiversité et l'utilisation durable des ressources. Les discussions ont également réitéré le besoin d'approches bioéconomiques inclusives, centrées sur la biodiversité, qui répondent aux besoins des communautés locales. La voix de la présidence colombienne a souligné la nécessité d'apporter des changements structurels à l'économie mondiale et au système financier.
NatureFinance à la COP16
NatureFinance a promu et rejoint des dizaines d'événements pour faire avancer les actions dans des domaines transversaux, y compris la bioéconomie, les crédits de biodiversité, le commerce et la réglementation, le financement de la biodiversité et la dette. -
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Les médias
Le Monde, Biodiversité : les Etats peinent à s'attaquer au sujet crucial des subventions néfastes
ESG Investor, Boom ou Bust pour les crédits de biodiversité en 2025
Project Syndicate, Op-ED par Almir Suruí et Simon Zadek, Making Biodiversity Credits Work (en anglais)
Forbes, la COP16 appelle à l'action pour un avenir favorable à la nature
Affaires africaines, Les crédits africains en faveur de la biodiversité sous les feux de la rampe lors de la COP16
Carbon Pulse, ANALYSE - Qui veut parler de la dette ?
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