- La dégradation de la nature, y compris la perte de biodiversité, constitue une menace importante pour l'humanité, l'économie et la stabilité financière. C'est pourquoi les acteurs financiers peuvent bénéficier de cadres qui modélisent des scénarios et des risques permettant une compréhension globale des risques économiques et financiers intégrés liés au climat et à la nature.
- Les banques centrales et les autorités de surveillance financière ont un rôle important à jouer dans l'exploitation de ces connaissances et de ces données pour gérer les risques financiers et, en fin de compte, prévenir une dégradation irréversible de l'environnement.
- Ce projet met en évidence le besoin urgent de faire face aux menaces interconnectées du changement climatique et de l'effondrement des écosystèmes et encourage la poursuite des recherches pour affiner les cadres de modélisation des risques.
- La recherche est basée sur l'intégration des politiques climatiques et naturelles dans un cadre de modélisation de scénarios, afin de modéliser les risques biophysiques et économiques pour lesecteur de l'agriculture et de l'utilisation des terres, à l'échelle mondiale entre 2020 et 2050.
- Le projet étudie un scénario de statu quo, qui ne prévoit pas de mesures efficaces de protection du climat et de la nature, et constate qu'il peut entraîner une perte importante de biodiversité et une dégradation des services écosystémiques.
- Le projet étudie un scénario de politique climatique uniquement et constate qu'il ne préserve pas la biodiversité et présente des risques économiques importants pour le secteur agricole.
- Le projet étudie un scénario de politique intégrée climat-nature et constate qu'il préserve la biodiversité et limite l'augmentation de la température mondiale tout en maintenant la stabilité agro-économique.
20 novembre 2024 - Une nouvelle analyse de NatureFinance, du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK), de la Banque centrale européenne (BCE) et de l'Université du Minnesota, au lendemain de la COP de l'ONU sur la biodiversité en Colombie et de la dernière semaine de la COP de l'ONU sur le climat en Azerbaïdjan, montre que l'incapacité à intégrer les politiques sur le climat et la nature créera des risques accrus pour les économies, le climat et les écosystèmes.
L'évaluation permet aux banques centrales, aux régulateurs financiers et aux experts en gestion des risques de comprendre l'importance cruciale des liens entre les politiques climatiques et naturelles lors de l'évaluation des risques économiques et financiers futurs. L'étude souligne l'importance de la biodiversité, de la santé des sols et de la pollinisation pour soutenir les économies mondiales. Elle introduit des indicateurs de risque économique pour montrer comment les ambitions politiques affectent les facteurs macroéconomiques tels que les prix des denrées alimentaires.
En comprenant ces interdépendances, les banques centrales, les régulateurs financiers et les décideurs politiques peuvent identifier les domaines d'action critiques qui traitent à la fois des risques physiques et des risques de transition. Cette approche est essentielle pour développer des politiques financières solides qui soutiennent la stabilité financière face aux risques liés à la nature.
La recherche montre qu'une approche intégrée des scénarios climat-nature permet une compréhension plus nuancée et plus complète des risques biophysiques et économiques qu'une analyse cloisonnée. En d'autres termes, modéliser les risques climatiques ou naturels indépendamment les uns des autres donne une image moins précise de l'avenir.
Julie McCarthy, directrice générale de NatureFinance, a déclaré : "Actuellement, les banques centrales considèrent que leur mandat porte uniquement sur la stabilité financière : "Actuellement, les banques centrales considèrent que leur mandat porte uniquement sur la stabilité financière, mais la stabilité financière n'est pas possible sans un climat stable et des écosystèmes naturels sains. Continuer à traiter séparément la nature et le climat dans l'évaluation des risques et la planification de la transition nuira à la stabilité financière et conduira à des stratégies de transition erronées. Les banques centrales et les gouvernements doivent prendre les devants et imposer cette intégration de haut en bas. La crise climatique et l'effondrement de la biodiversité sont des défis profondément liés qui exigent une approche intégrée de la part des superviseurs financiers, des décideurs politiques et des institutions financières afin de protéger la société des pires impacts potentiels de ces deux phénomènes."
Ce projet représente l'une des premières tentatives d'intégration des risques liés à la nature et au climat dans un ensemble holistique de scénarios. Selon NatureFinance, en tant que gardiens de la stabilité économique et financière, les gouvernements, les banques centrales et les régulateurs financiers doivent travailler ensemble de toute urgence pour obliger les institutions financières à prendre en compte les risques liés au climat et à la nature de manière intégrée.
Irène Heemskerk, responsable du centre changement climatique, EBanque centrale européenne a déclaré : "Nous devons nous tourner vers l'avenir et faire face aux menaces complexes posées par le changement climatique et la dégradation de la nature. L'adoption d'une approche intégrée et prospective pour nos évaluations des risques et le développement d'outils spécifiques pour quantifier les risques physiques et de transition sont plus que nécessaires. Le rapport scientifique conjoint nous fournit une base utile sur laquelle nous pouvons nous appuyer".
Alexander Popp, chef du groupe de travail sur la gestion de l'utilisation des terres au PIK et professeur d'utilisation durable des terres et d'atténuation du changement climatique à l'université de Kassel, a déclaré: "Si la modélisation et les scénarios connexes issus de ce projet nous aident à mieux saisir et comprendre l'ampleur des risques accrus que présente l'intégration du climat et de la nature, il est probable que nous sous-estimions encore ces risques dans l'ensemble. La complexité du lien entre les effets de l'homme sur la biodiversité et le bien-être économique se traduit souvent par des modèles qui n'intègrent pas pleinement les effets de l'utilisation des terres et les liens macroéconomiques. Les efforts futurs devraient viser à combiner les modèles macroéconomiques et biophysiques des terres afin de permettre des évaluations plus complètes et des recommandations fondées sur la science".
NatureFinance et la BCE organisent conjointement un événement en ligne, le28 novembre de 14h00 à 16h00 CET, afin de présenter les conclusions du projet et de réunir des experts de premier plan pour discuter des développements récents en matière d'évaluation des risques liés à la nature et d'intégration de ces risques dans les scénarios climat-nature.
A propos de NatureFinance
NatureFinance est une organisation internationale à but non lucratif, basée à Genève, qui se consacre à l'alignement de la finance mondiale sur des résultats équitables et positifs pour la nature, accélérant ainsi les objectifs climatiques et une transition juste vers le développement durable. Son travail englobe des initiatives qui construisent et utilisent des données sur la biodiversité afin de mieux gérer les risques liés à la nature, de développer des marchés de la nature ciblés, de faire progresser les innovations financières, y compris sur les marchés de la dette souveraine, de renforcer les responsabilités liées à la nature et l'action citoyenne en faveur de la nature. Pour en savoir plus, consultez notre site web : www.naturefinance.net
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