Nature de la perte de notation des États souverains

La perte de biodiversité et la dégradation de l'environnement peuvent avoir un impact important sur la solvabilité des États. Les méthodologies actuelles publiées et appliquées par les principales agences de notation de crédit n'intègrent pas explicitement les risques liés à la biodiversité et à la nature. Ne pas les prendre en compte peut, à terme, nuire à la stabilité du marché.

S'appuyant sur des recherches de pointe de la Banque mondiale (2021) et utilisant la méthodologie et les modèles d'IA les plus avancés, ce rapport examine comment la perte de biodiversité - plus précisément, une réduction des pêcheries marines, des bois tropicaux et des services de pollinisation sauvage - affecterait les marchés de la dette souveraine dans 26 pays.

Les résultats comprennent des implications pour les États dans le cas d'un effondrement partiel des services écosystémiques ainsi que dans le cas d'une perte progressive de la nature aux taux actuels dans le cadre d'un scénario de maintien du statu quo.

MESSAGES CLÉS

- La perte de biodiversité se traduit par un risque de marché accru pour les pays développés et sous-développés, comme l'a démontré la pandémie de Covid-19.

- À mesure que les pertes de nature réduisent les performances économiques, les pays auront plus de mal à assurer le service de leur dette, ce qui pourrait avoir de sombres conséquences pour les gens ordinaires qui tentent de rembourser leurs emprunts hypothécaires ou de survivre avec un revenu fixe (comme les retraités).

- Les preuves scientifiques et économiques plaident en faveur de l'intégration explicite de la biodiversité et des risques liés à la nature dans les notations de crédit des agences, car leur omission peut en fin de compte saper la stabilité du marché, mettre les gouvernements en faillite et avoir un impact sévère sur les dépenses des ménages.

LES APPELS À L'ACTION

Les agences de notation peuvent et doivent utiliser la recherche scientifique pour intégrer les pertes dues à la nature dans les notations de crédit afin de fournir une image plus précise du risque de crédit des nations. L'omission de ces éléments pourrait en fin de compte compromettre la stabilité du marché, mettre les gouvernements en faillite et avoir de graves répercussions sur les ménages.

Les investisseurs qui s'appuient sur des mesures de solvabilité aveugles à la nature seront incapables d'identifier, d'évaluer et de gérer correctement les risques dans l'ensemble de leur portefeuille. Il est urgent d'innover sur les marchés de la dette souveraine pour financer la restauration écologique et prévenir les crises de la dette en cascade dans les pays en développement.

Les gouvernements doivent prendre des mesures énergiques pour mettre un terme à l'appauvrissement de l'habitat naturel sur lequel repose leur économie. Le coût de l'inaction est élevé. Un appauvrissement continu de la nature et de la biodiversité augmenterait le risque d'un effondrement partiel de la nature, avec des risques potentiellement importants en termes de pertes de production, de dégradation des notations de crédit et de hausse du coût du capital qui en résulterait.

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Gregor Pipan
Associé principal - Dette

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